Entraînement

[Bâal]

La salle était plongée dans le noir, l'homme fit tourner la clé dans la serrure et la porte s'ouvrit avec un petit grincement. Il alluma deux torches près de lui, et prit son sac pour se changer.
Bâal revêtit alors un survêtement noir aux bandes bleues et blanches. Il allait profiter de l'heure tardive pour s'entraîner calmement, sans pression. Ce matin, le mage s'était rendu au coeur de la cité afin d'y effectuer quelques achats.
Une fois habillé, il commença son echauffement en effectuant quelques mouvements des bras et des jambes. Il fit quatre, cinq tours des tapis et se présenta face à un sac de sable, il frappa dedans.
Il renouvela l'exercice un bon nombre de fois de suite, puis s'allongea sur le dos sur les tapis, le front en sueur.
La dernière fois qu'il s'était entraîné, c'était il y a trois jours, les autres fois il avait aider les convois qui circulaient dans les environs de la cité, en général il s'agissait de marchands à la recherche d'une denrée rare, cela permettait aussi à Bâal de récupérer quelques herbes dans les bois pour abreuver ses réserves de plantes. Les marchands organisaient ces sorties en demandant à des guerriers de les accompagnait en échange d'une remise de prix dans leurs magasins. Cette fois-ci, il n'était pas aller à ces rendez-vous nocturnes, il avait préférer s'entraîner tranquillement.
Enfin, jusqu'à que la porte grinça à nouveau...

[Amy Costello]

Amy entra dans la salle d’entraînement avec entrain, pleine d’enthousiasme. D’ailleurs elle se demanda quelques secondes si la porte allait résister à la vague d’énergie qui venait de la pousser… Ah, oui, heureusement. Il aurait été mal venu de la décrocher de ses gonds à peine entrée, surtout que quelqu’un s’y trouvait visiblement… Oh, quelqu’un s’y trouvait ! Elle avança dans la pièce pour identifier la personne qui y était déjà postée.

Un Survivant qu’elle avait déjà vu à de nombreuses reprises, elle lui avait peut-être même déjà parlé, mais personne d’intime. Il était vêtu d’un ensemble de combat et se battait avec ferveur. Amy lui adressa un sourire, ses yeux verts pétillant d’enthousiasme pour le combat qu’elle allait s’offrir.

« Salut. Amy », se présenta-t-elle. « J’espère que je ne te dérange pas… »

Sur ce, elle attrapa deux de ses poignards et les lança sans prévenir dans la cible derrière le jeune homme, chacun frôlant une de ses oreilles avant de s’y planter, en plein milieu, avec un bruit sec. Satisfaite, elle sortit son sabre et l’aiguisa légèrement, histoire de le rendre le plus tranchant possible. Une arme pareille exigeait d’être régulièrement entretenue…

[Bâal]

La porte s'ouvrit donc sur une silhouette féminine, celle-ci s'avança dans la pièce et lui lança un sourire avant de se présenter et de demander poliment si elle me dérangeait. Bâal donna un dernier coup dans le sac de sable et salua la jeune fille d'un signe de tête charmeur.

" Non, non, ça va, je m'entraînais juste légèrement. Moi c'est Bâal. On s'est déjà vu plusieurs fois non ?"

En effet, Bâal avait déjà eu l'occasion de rencontrer Amy à plusieurs reprises lors de réunions plus ou moins sérieuses entre les survivants et durant diverses batailles ou encore simplement dans la rue.

Amy se mit à aiguiser son sabre, Bâal eut un sourire puis porta la main sur la garde de son épée qui pendait à sa ceinture.

" Ca te dirais un petit duel amical ? Je promets que je te laisserais reprendre ton souffle dès que tu seras fatiguée. "

Le mage sourit et lança un regard plein d'enthousiasme à Amy.

[Amy Costello]

Amy s’étirait un peu, ne s’étant pas entraînée la veille – ce qui relevait presque du miracle, la jeune fille passant pratiquement trois heures par jour, au minimum, dans une des salles d’entraînement, à l’accoutumée – et s’était donc positionnée les jambes écartées, le tronc baissé et les paumes posées à plat sur le sol. Elle se releva et répondit à son interlocuteur, mignon, il fallait bien l’avouer.

« Si si, je confirme, on s’est déjà vus. Et, oui, un duel me tenterait bien, pour m’échauffer. Je ne suis pas de celles qui fatiguent, ne t’inquiètes pas. Pas non plus de celles qui perdent d’ailleurs… »

Elle se positionna, en garde, et son regard se voila de concentration. Les jambes fléchies, le moindre muscle de son corps tendu, elle plongea ses yeux verts, crépitant de flammèches rouges, dans ceux de son adversaire, histoire de le jauger. Un combat offert était toujours bon à prendre…

« En garde Bâal ! »

Sur ce, elle lança son sabre, commençant le combat avec une attaque facilement parable, histoire de se mettre dans le bain.

[Bâal]

Amy accepta le défi sans hésitation et vint se plaçer face à Bâal. D'un coup, l'homme tira son arme de son fourreau tandis que la jeune femme tentait de le jauger.

Bâal secoua la tête pour écarter une mèche rebelle et para le premier assaut avec fermeté. Il prit le temps de vérifier ses appuis et entra dans la danse des épées en effectuant un mouvement vers la gauche avant de repiquer sa lame vers la droite.

" Pas mal ! " fit-il avec un sourire taquin.

Il s'avança alors vers son adversaire et lança quelques assauts avec rapidité et agilité tout en fixant son adversaire et en tâchant de faire apparaître sur son visage un calme insolent bien que la jeune fille était une habile guerrière.

[Amy Costello]

Amy sourit à son tour, sans pour autant s’arrêter de virevolter comme un feu follet autour de son adversaire. Rôdé par la manipulation constante depuis tant d’années, son sabre paraissait une extension de son corps tant il ne faisait qu’un avec elle. Pourtant elle restait dans la limite de l’amusement et du défoulement. Après tout ce n’était qu’un entraînement, et elle n’aurait pas voulu abîmer son charmant adversaire, ç’aurait été bien dommage…

« Tu te débrouilles très bien aussi, je dois l’avouer », répondit-elle, un éclat de rire dans la voix.

Son visage gardait toute son impassibilité malgré l’effort, pas de doute, c’était un habile combattant. Il était fort agréable de le défier. Rusant, elle lança un coup brutal vers son épaule, ce qui l’amena à se baisser pour l’éviter. Profitant du geste qu’elle avait volontairement recherché, elle fléchit les jambes et d’une fluidité impressionnante rasa le sol de son arme, tourbillonnant sur ses pointes de pied comme un shuriken lancé à toute vitesse. Elle l’atteint à la jambe, réfrénant son geste pour ne pas lui faire mal.

« Attention, je ne voudrais pas te blesser… »

Elle jouait constamment de provocation verbale durant ses duels, cette joute déstabilisante pour bien des guerriers accomplis étant devenue naturelle pour elle. Mais Bâal ne s’en préoccupait pas outre mesure, au contraire, il entrait dans son jeu. Pour son plus grand plaisir.

[Bâal]

Bâal avait déjà une expérience d'importance du combat, cela lui était arrivé de rencontrer des personnes qui avait ça dans la peau, une forme de capacité innée à manier l'épée et à la faire tournoyer dans les sens pour boulverser son adversaire, Amy était de ce sang là, Bâal aussi. Son épée effleura à de multiples reprises la douce peau de son adversaire mais à chaque fois, elle parait efficacement l'offensive de son adversaire.

Aussi, le survivant s'efforçait de commettre le moins de fautes possibles. On peut comparer cet art à celui des échecs, la moindre erreur, le moindre doute entraîne une série d'actions qui peut aboutir sur un " Echec ", aussi une erreur supplémentaire entraînera un " Echec et Mat ". En combat, l' "Echec" correspond à la blessure et l'"Echec et Mat" à la mort. Enfin, ici, Bâal vivait un duel tout à fait amical.

Amy, à la suite d'une combinaison de gestes plein de maîtrise avait réussi à atteindre sa jambe, une douleur paralysa son pied pendant quelques secondes puis plus rien, c'était juste un choc.

" Si tu me blesses, tu n'auras qu'à me soigner et on reprendra le combat. répondit calmement Bâal avec une mine pleine de charmes.

Bâal répliqua alors en se jetant sur le côté droit et avec rapidité il contourna son adversaire pendant que celle-ci était en train de pivoter du bon côté. Ne souhaitant pas blesser Amy, il se contenta d'essayer de la renverser en se jetant sur elle d'un coup.

" Fais gaffe tu as le lacet défait ! lança le mage toujours avec le même sourire, je dois avouer que tu es une excellente guerrière mais là je ne suis même pas à 20% de mes capacités habituelles."

[Amy Costello]

Amy sentit avec étonnement Bâal se renverser sur elle, probablement dans le but de la protéger d’un éventuel coup porté à un endroit susceptible d’être blessé. Elle devait bien avouer qu’il l’avait surprise, mais elle se releva vite dans un mouvement aussi souple que celui d’un félin.

« Je vois, Monsieur est donc un grand guerrier… Je me vois comblée par l’honneur de pouvoir me mesurer à lui. »

Elle reprit de plus belle, rendant ses assauts plus subtils, plus fluides et rapides. Elle accélérait considérablement la cadence, tout en restant dans la limite du facile, histoire de voir jusqu’où pourrait aller son adversaire. Etait-il aussi bon qu’il le prétendait ? Etait-il aussi bon qu’elle ? Elle devait bien avouer qu’elle avait rarement mené de combat vraiment difficile et ignorait totalement si elle avait des limites et où elles pouvaient bien être.

« Et tu m’as l’air aussi doué dans l’art de la séduction que dans celui de l’épée, serais-tu l’homme parfait ? », lança-t-elle avec une moue moqueuse.

[Bâal]

Amy se releva sans peine du coup que Bâal lui avait porté. Celui-ci para efficacement l'assaut suivant et se laissa dans cette situation de défense, il attendait de pouvoir placer un contre ravageur. Mais Amy n'avait apparement pas de failles, il ne trouvait jamais l'instant où placer son attaque ou l'espace de temps qu'elle lui laissait été trop court.

Peut-être ne l'avait pas t-il pas assez épuisée dans la première phase du combat ?

*Vas savoir, les filles ont toujours des réserves secrètes d'énergie qu'elles utilisent une fois que t'as le dos tourné.*

" Oh, tu sais, moi et la perfection ont s'est souvent croisé mais jamais adressé la parole franchement. Enfin, je suppose qu'elle m'aime vu le sourire qu'elle arbore quand je la vois. "

Bâal lança ces paroles sans vraiment réfléchir, c'était sorti tout seul, d'un seul jet. Après analyse, il se rendit compte que la phrase avait un sens caché ! Peut-être n'était-ce pas plus mal comme ça, il se prit à sourire rêveusement et le cacha aussitôt en tirant la langue pour feindre la fatigue d'un air moqueur.

[Amy Costello]

Elle se laissa aller à un éclat de rire qui relâcha tous ses muscles, que pourtant elle n’avait pas l’impression d’avoir crispés, lui redonnant une énergie nouvelle. Cette phrase philosophique inattendue avait franchi la frontière de ses lèvres avec une spontanéité étonnante et, en ce qui la concernait, assez hilarante. En même temps, elle avait le rire facile, il fallait bien l’avouer.

« Très bien, tu montes de plus en plus dans mon estime très cher. En plus d’être un combattant accompli, un homme quasi-parfait, tu as également le costume de philosophe à ta panoplie ! Il ne te manque plus que celui de curé, on dirait. »

Tout en parlant, elle continuait d’attaquer et de repousser, à intervalles plus ou moins réguliers. Elle se savait encore très loin de l’épuisement mais voyait l’énergie de son adversaire monter en puissance, ce dont elle se réjouissait. Un entraînement à l’amiable n’était-il pas fait pour pousser l’autre dans ses retranchements ? Ses phrases bourrées d’ironie et d’humour ne semblaient pas le dérouter.

Elle était heureuse d’être tombée sur une personne au sens de l’humour aussi développé que le sien. D’autres l’auraient mal pris, profitant du combat en cours pour blesser, se venger… Bâal n’était pas de ceux-là. Et Amy, derrière ses répliques cinglantes, sentait se tisser en elle une profonde affection pour le jeune homme, plus attachant qu’autre chose. Elle serait contente et fière de pouvoir le compter parmi ses proches amis.

« Allez, allez, Hercule, on reprend du poil de la bête ! »

Le chuintement de la lame d’Amy retentit près de l’oreille de son adversaire. Elle tentait de le pousser à utiliser toute la souplesse, la réflexion, la force et l’habileté qu’il renfermait. Et elle n’était pas déçue. Pour une fois, elle avait trouvé quelqu’un capable de tenir le rythme et qu’elle ne battait pas en deux temps trois mouvements, c’était fort agréable. Décidément, Bâal n’aurait-il réellement que des qualités de son côté ?

[Bâal]

Bâal avait l'impression qu'Amy iréelle et qu'il se réveillerait le lendemain en poussant un soupir de mécontentement. Jamais quelqu'un n'avait été aussi habile dans le maniement de l'épée et il était rare de trouver une personne avec une aura de charme et d'intelligence dans ce monde.

" Curé ? Ahh, vous voulez vous confesser devant le seigneur, mademoiselle Costello ? "

Bâal ne put s'empêcher de sourire encore une fois, il se demandait si ce sourire l'avait déjà quitté une fois dans cette soirée. Peut-être que non. En tout cas, Amy s'avérait une excellente guerrière, le jeune homme se dit qu'il serait peut-être temps de hausser le niveau, en utilisant quelques-uns des coups dont il a le secret.

" Hercule n'a fait les douze travaux, moi je suis en train d'en réaliser un treizième. Ne me sous-estime pas. "

Bâal essaya d'illustrer la phrase par le geste, en utilisant une de ses bottes secrètes mais sans succès. Amy parait intelligement toute tentative du survivant. C'était surêment une des plus douées sur Terre à savoir manier avec une telle rigueur et une telle souplesse sa lame.

" Dit, je te laisse toujours le choix d'abandonner, hein. N'essaye pas désespérement de gagner, tiens si tu abandonnes pour te consoler, je te laisserais le droit de toucher un de mes muscles de ton choix. Si elle est pas belle la vie ! "

Bâal continuait de combiner ironie et humour dans ses phrases, Amy se laissait prendre au jeu et répliquait avec la même ardeur. Bâal avait trouver la perle rare qui avait le même sens de l'humour et le même sens du combat, il n'était pas près de la lâcher.

[Amy Costello]

Cette fois, un rire franc et incontrôlable s’empara d’Amy. Bâal était irrésistiblement drôle, et son rire, enfantin, cristallin et affreusement contagieux, résonna dans la salle d’entraînement, parant la froideur apparente d’une chaleur confortable et d’une intimité qui, à première vue, surprendrait, compte tenu de l’activité des deux jeunes gens. Bâal redoublait d’ingéniosité et d’habileté dans ses coups, mais il ne parvenait pas à briser le rempart du sabre d’Amy qui, comme une barrière incassable, arrêtait chaque coup. Mais elle sentait la difficulté croître, sentiment qui fit naître en elle une plénitude inespérée.

Si elle ne l’exposait pas ouvertement, elle était consciente de son talent dans l’art de la guerre et trouver quelqu’un qui parvenait à se mesurer à elle se faisait rare. Encore une qualité à ajouter à la longue liste de celles que renfermait le jeune homme, décidément. En restait-il beaucoup à découvrir ?

« Tout à fait, j’avoue, mon père. J’ai été une très très méchante fille… Parviendrez vous à me pardonner un jour prochain ? »

Enchantée de pouvoir riposter, toujours plus cynique et rieuse, elle se prêtait volontiers au jeu qu’ils avaient instauré inconsciemment. Leurs antécédents moqueurs reprenaient le dessus mais heureusement ils paraissaient eux aussi d’un niveau approximativement semblable, ainsi tout restait dans le rire, sans verser dans la méchanceté. Les cheveux rouges éclatant de la jeune femme voletaient autour de son visage, tant par ses éclats de rire que par les mouvements que lui imposaient le combat, qui continuait toujours, tirant en longueur. Ses yeux verts brillaient plus que jamais, elle respirait la joie et la bonne humeur.

« Et si tu m’énumérais tes douze précédents travaux qui t’ont épuisé au point que tu ne parviennes à me battre ? A vrai dire j’espérerais plus le droit de te toucher comme une récompense pour être sortie victorieuse de ce brillant affrontement, mais à toi de voir. En échange, je te promets de ne pas t’achever… Tout de suite ! »

[Bâal]

Bâal commençait à ne plus sentir ses muscles et une lourdeur s'empara de ses jambes, mais il avait l'habitude de ces maux. Depuis combien de temps combattait-il ? Le temps semblait s'être arrêté. En compagnie de la jeune fille, il avait complètement fait abstraction de cet élément. Une demie-heure ? Une heure ? Cela n'avait pas d'importance et faisait office de second plan lorsqu'on avait une fille comme Amy en face de soi.

" Oh, je te pardonnerais bien, seulement il faudra pour absoudre tes péchés que tu perdes ce combat sans quoi, tu iras visiter les enfers, et Hercule ne viendra pas te chercher entre les pattes d'Hadès. "

Bâal continuait de parer les différents assauts d'Amy, de tout les côtés, les attaques fusaient. Alors qu'avant, avoir l'avantage sur l'adversaire n'apportait aucun sentiment de gloire, cette fois ce sentiment était bien présent. A la moindre petite victoire, un rictus s'emparait des lèvres de Bâal et le forçait à sourire discrètement.

" Qui t'as dit que j'avais effectué les douze travaux ? Tout les super héros, ont en général un sous-fifre chargé de ces tâches ingrates. Moi je me charges des tâches les plus dures et les plus résistantes. C'est pour ça que je suis ici, je dois dérober la perle que tu es pour la replaçer sur son socle d'origine, mais tout compte fait, je vais la garder pour moi cette perle. "

[Amy Costello]

Amy afficha une moue boudeuse, fausse vexée. En vérité elle retenait ses fous rires à grand peine, au point que des larmes d’euphorie lui montaient aux yeux. Le jeune homme avait un humour bien placé, qu’elle appréciait beaucoup. Il n’était pas de ces énergumènes qui avaient pour seule ressource quelques blagues vaseuses… Pour l’heure, elle avait ouvert de grands yeux, abîme émeraude, trahissant un air vexé factice.

« Tu ne viendrais pas me chercher ? Quel manque de galanterie… Je suis blessée au plus profond de moi-même. Sache le. »

Elle releva la tête, grande dame, se drapant dans son reste de fierté, et pour se venger lui envoya un coup bien placé. Celui-là, s’il l’évitait, elle lui tirait son chapeau… Vif, léger, souple, n’importe quel guerrier pas plus entraîné que la normale aurait cueilli la lame dans les reins.

*Voyons voir s’il est aussi doué que ce qu’il paraît…*

« Hercule » affichait toujours un sourire charmeur, qui le rendait mignon à croquer. Si elle avait été un peu plus dragueuse et un peu moins armée, en pleine concentration, elle se serait probablement jetée sur lui. Les circonstances étant ce qu’elles étaient, elle se contentait de se dire qu’il était vraiment adorable quand il s’y mettait.

« Me dérober ? Jeune inconscient, ne crois pas que tu pourrais dérober quoi que ce soit de moi aussi facilement, encore moins toute ma personne… Je ne suis pas une fille facile. Voilà que tu te mets aux compliments ? Reste à savoir s’ils sont sincères ou s’ils font office de stratégie de déstabilisation… »

Si ce dernier cas se confirmait, il fallait bien avouer que c’était raté. La jeune fille restait imperturbable, même les beaux yeux bleus de Bâal ne parvenaient pas à la déconcentrer.

[Bâal]

Bâal conservait des réserves qui représentait à peu près la totalité de ce qu'il avait pour l'instant dépensé. Les faibles pensent souvent que la fatigue est obstacle insurmontable, pourtant les vrais savent que si on y mets toute sa volonté, la fatigue est largement surmontable. Bâal savait cela. Néanmoins, cette réflexion n'était pas à l'ordre du jour puisque la fatigue était moindre.

Amy était délicieuse dans le rôle qu'il jouait, Bâal ne pouvait s'empêcher d'entendre son coeur battre plus rapidement que la normale. Etait-ce l'effort ou la jeune fille qui lui faisait cet effet ?

" Oh, je sais que si je veux te déstabiliser, je n'ai qu'à utiliser ma puissance physique plutôt que mon intelligence suprême. Et, je te conseille de bien me regarder, car je ne suis peut-être qu'une apparition, un fantôme qui apparaît dans les songes des petites filles rêvant de princes charmants et de tapis volants. D'ailleurs, sur ce fait, savais-tu que les apparitions restent plus longtemps lorsqu'on les laissent gagner ? Elle ont leur petite fierté, tu sais."

Bâal laissait sa pensée ,sans contrôle, prendre possession de sa voix. En d'autre circonstance que celle d'un combat, il aurait utiliser milles charmes et milles adresses mais dans un duel comme celui-ci, il lui impossible de faire comme il voulait faire. Aussi, se pliait-il au règles de cet instant, utilisant les moyens mis à sa disposition pour distiller ses charmes et ses envies.

[Amy Costello]

La jeune fille éclata de rire. Pas seulement un petit rire fluet et contrôlable, non, un vrai fou rire. Achevée par la réplique de Bâal. Elle ne le pensait pas aussi drôle, elle avait été agréablement surprise depuis le début du combat mais son étonnement était à son apogée. Autant de charme et d’humour dans une seule personne, c’était presque utopique…

Elle baissa son arme, laissant à son adversaire l’occasion de lui entailler légèrement l’épaule. Elle riait tellement qu’elle ne parvenait plus à maintenir son arme droite. Ses yeux pétillaient de joie et son sourire laissait entrevoir des dents étincelantes. Ses cheveux étaient en bataille et elle riait à gorge déployée, de plus belle. Rien de très attractif… S’apercevant que son hilarité ne se calmait pas, elle s’écroula au sol, allongée de tout son long par terre.

« Dé… Désolée… » articula-t-elle.

Le jeune homme s’était assis à côté d’elle, amusé, et leurs deux armes gisaient au sol. Son sourire achevait de la faire fondre, dans d’autres circonstances elle se serait sans complexes jetée sur lui… Elle réussit à se relever et lui sourit, enfin en pleine possession de ses moyens.

« Excuse moi, je crois bien que le coup de l’apparition m’a plus que décontenancée », se justifia-t-elle.

[Bâal]

Amy s'était laissé plongé dans les abisses du rire, elle ne pouvait pratiquement plus s'arrêter si bien qu'elle se laissa faire et fut toucher à l'épaule. Lorsque Bâal croisa ses yeux pétillants et plein de joie, il eut chaud au coeur et il ne put s'empêcher de murmurer quelques choses d'inintelligible pour lui et pour elle.

Bâal observa Amy se laissant tomber par terre et Bâal vint se plaçer à côté d'elle laissant son épée lui échapper et atteindre le sol avec un bruit métallique. Amy se releva, elle semblait essayer de retrouver des sensations plus paisibles que celle qu'elle venait de déployer. Le jeune homme sourit et prit une des mains de la jeune fille à genoux à ses côtés.

" Tu sens ma main ? Tu sens la divinité qu'elle dégage ? "

Bâal laissa à Amy le temps de la réflexion puis reprit :

" Je vais te faire une petite confession, lorsque j'étais jeune, tonton Zeus venait me voir de temps en temps, il bandait ses muscles et balançait des éclairs partout. Je lui demandait ce qu'il faisait, et il a dit " Un jour, tu comprendras..." et je crois qu'aujourd'hui j'ai compris ce que c'est, Bâal sourit à Amy pour lui permettre sans doute de deviner mentalement puis il inspira, le coup de foudre. "

Le survivant serra la main d'Amy et ses lèvres se collèrent à celles d'Amy pendant un long moment, la joie et le désir inonda Bâal et son coeur bondissant dans sa poitrine prenait le dessus sur son esprit, il laissait l'instinct le dominer et il ferma les yeux en reposant sa tête sur les cuisses d'Amy.

[Amy Costello]

Après que son fou rire se soit calmé, Amy souriait maintenant comme une bienveillante. Ou du moins quelqu’un de béatement heureux, sans qu’elle ne puisse vraiment arriver à trouver pourquoi. Elle savait juste qu’elle était bien, qu’elle ne pensait plus à rien et que la présence de Bâal la reposait, l’apaisait. Elle le regardait, détaillait son visage en se disant que, décidément, il était vraiment charmant, quand il lui prit la main.

Elle leva un sourcil, surprise, et s’apprêtait à lui demander ce qu’il fabriquait, ce qui lui prenait, sur le ton de la rigolade, quand il… Qu’est-ce qu’il avait fait, au juste ? Avoué son amour ? Cette notion lui semblait bien grandiloquente, elle qui n’avait jamais aimé, qui n’avait jamais connu de relation amoureuse… Alors un coup de foudre… A part dans les livres à l’eau de rose de l’ancienne Terre, elle se le représentait mal. Néanmoins sa déclaration la fit fondre.

* Il est vraiment adorable… *

Elle n’eut pas le temps de répondre qu’elle vit son visage s’approcher du sien. Son rythme cardiaque s’accéléra et elle sentait son cœur battre de plus en plus fort dans sa poitrine. Le contact arriva enfin, les lèvres à la fois douces et tendres du jeune homme se posèrent sur les siennes. Elle ferma les yeux mais malgré tout il lui paraissait apercevoir des feux d’artifice par milliers et elle éprouvait la même sensation que des vagues s’écrasant sur les rochers en pleine tempête…

Elle passa son autre main dans sa nuque, amplifiant le baiser. Son premier baiser… Il fallait avouer que c’était très agréable. Oui, vraiment… Etait-ce la personne qui l’embrassait ou le simple acte ? Elle avait du mal à croire que la simple sensation d’avoir une bouche posé sur la sienne pouvait provoquer de tels remouds à l’intérieur d’elle-même et préférait croire que c’était bien Bâal qui lui inspirait ce plaisir.

Il finit par mettre fin au baiser et s’éloigna silencieusement. Amy ne savait pas quoi dire, elle ne pouvait que balbutier quelque chose qui ne signifierait rien… Il fallait bien l’avouer, le romantisme et ce type de relation n’étaient vraiment pas son fort. Elle était novice et n’y connaissait strictement rien. Une seule chose, un seul désir, flottait dans ses pensées : elle aurait bien voulu que ça ne s’arrête pas…

« Je… Que… Qu’est-ce que ça veut dire ? »

[Bâal]

Bâal avait une étrange impression, celle d'être sur le chemin du bonheur peut-être ? Il avait aussi l'impression de partager beaucoup de points communs avec Amy, c'est comme si il l'avait toujours connu, il semblait déjà la connaître mais lorsqu'il y réfléchissait bien : Que mangeait-elle au petit déjeuner ? C'est important ça ? Tandis que son esprit essayait de calculer avec soin, les effets de sa " déclaration " à Amy, il ouvrit lentement les yeux. Amy lui posa alors une question sur ce qu'il venait de faire, Bâal fit alors un sourire rassurant et complice.

" Ce que ça veut dire ? Bahh... Y a plusieurs d'interprétations possibles ! Il y eut un petit silence durant lequel Bâal se gratta le crâne Il y a deux réponses à cette question, celle du savant et celle du poète, laquelle veut-tu entendre ? "

Il regarda alors Amy dans les yeux et posa la main de la jeune fille sur son propre coeur. Son coeur battit alors encore plus vite et il sentit une bouffée de sang chaud montant d'un seul coup jusqu'à son cerveau. Il avait presque envie de s'endormir là près d'Amy, il avait envie d'aimer, de l'aimer.

[Amy Costello]

Amy gardait ses yeux rivés sur Bâal, les battements de son coeur s'accélérant indéniablement. Novice en matière de sentiments amoureux - et d'amour tout court, d'ailleurs - elle ne s'expliquait pas les matérialisations physiques de l'étrange torpeur, mélange de douceur et de tendresse, qui s'emparait de son corps. Elle avait subitement chaud, oui, très chaud à vrai dire. La main à présent posée sur la poitrine de Bâal palpitait, elle avait envie de le toucher, de sentir ce que ça faisait de... De quoi au juste ? D'être aimée ? Ou même simplement désirée ?

Ses grands yeux verts restaient plongés dans ceux délicieusement bleus de son compagnon. Elle cherchait une réponse, elle cherchait une preuve qu'elle pouvait encore se faire aimer, malgré toutes ces années à vivre seule, malgré son intégration tardive à la communauté survivante, malgré son caractère peut-être un peu trop bien trempé et ses réactions trop vives. Ses défauts se tariraient-ils si elle avait quelqu'un avec qui partager son existence ? Ou au moins faire un bout de chemin...

"Eh bien... La réponse du poète, pour commencer."

Effectivement, le jeune homme se montrait aussi habile avec les mots qu'avec les armes. Il paraissait la comprendre sans qu'elle eut besoin de prononcer un mot, et son naturel solitaire et sauvage s'effaçait en sa compagnie. Elle préférait être avec lui que rester seule, et c'était à vrai dire un sentiment nouveau pour la jeune fille. Que voulez-vous, on est de nature animale ou on ne l'est pas...

[Bâal]

Bâal prit un air réjoui lorsque qu'Amy lui annonça qu'elle preferait entendre la réponse du poète en premier. En effet, tout le monde sait que le savant ne vaut rien lorsque l'on aborde le sujet sensible des questions nobles. Le regard d'Amy le troublait un peu, ses deux beaux yeux verts exerçaient une attraction sans faille sur lui si bien qu'il prit un peu plus de temps qu'il ne voulut pour exposer la réponse poétique qu'il se devait de concocter.

" Hum...Cela signifie que l'amour a envahi mon coeur et que milles astres brillent dans mes yeux lorsque ceux-ci frolent les tiens du regard, cela signifie que j'éprouve des sensations qui ne sont inscrits que dans la lignée du désir, que je..."

Bâal passa alors ses bras autour de la taille d'Amy et l'embrassa longuement avec passion. Ses lèvres quittèrent celle d'Amy, le discours qu'il venait de prononçer s'effaçait de sa mémoire, il était conscient seulement de l'instant présent, il posa alors lentement sa tête contre l'épaule de la jeune fille et lui discretement dans l'oreille, reprit :

" t'aime ? "

Le discours qu'il venait de prononçer s'effaçait de sa mémoire, il était conscient seulement de l'instant présent, il posa alors lentement sa t

[Amy Costello]

Amy se laissait faire, muette, laissant pour seuls maîtres et juges son ouïe et son coeur. Elle le regardait, arrêtant de penser, se laissant seulement emporter par la vague d'émotion qui faisait basculer sa conscience, l'annihilant presque. Elle se retrouvait dans une position complètement désarmée, à présent autant mentalement que physiquement. La peur s'empara d'elle et elle se reprit légèrement, avant de se faire la réflexion qu'elle ne courrait aucun danger.

D'ailleurs Bâal était en train de confirmer cette remarque. Il s'était sensiblement rapproché de la jeune fille, et seuls quelques dizaines de centimètres les séparait encore. Elle gardait, quant à elle, ses yeux rivés droit dans les siens, fichés en plein coeur. Chacun des mots qu'il prononçait lui donnaient la sensation que l'affection et l'attirance qu'elle ressentaient pour lui s'accroissaient au fil des minutes.

Lorsqu'il l'attira contre lui et l'embrassa, des feux d'artifices explosèrent devant ses yeux, les remouds qui secouaient ses membres et son coeur lui étaient jusqu'alors inconnus et elle savait qu'à présent elle ne pouvait imaginer vivre sans les connaître. Sans encore savoir ce qu'elle allait lui répondre, elle s'offrait toute entière à lui, prête à aimer. Prête à l'aimer. Elle resta collée contre lui, étreinte délivrante des poids qui lui pesaient, et se contenta de lui chuchoter à l'oreille :

"Moi aussi..."

[ HRP : Dis, tu crois pas qu'on monopolise une salle d'entraînement pour rien ? =P En clair, si on changeait de topic ? ^^ ]

[Bâal]

[ Ah, euhh, tu veux aller dans les jardins ? ^^ ]

Bâal serrait fortement Amy dans ses bras, il ne voulait plus la lâcher, ce parfum, ces gestes, cette grâce, ce beau visage, il ne voulait pas s'en séparer. Cela se confirma par le doux murmure qu'elle émit, son coeur fit un bon dans sa poitrine, il avait presque l'impression d'avoir de la fièvre. Il relâcha peu de temps après son étreinte sur elle.

En se levant, il sourit et prit délicatement la main d'Amy dans la sienne. Il l'aida à se lever elle aussi, puis ramassa rapidement les affaires qui trainaient par terre.

" Que dirait-tu d'un petit débriefing après le rude combat que nous avons menés ? "

Il proposa alors son bras à Amy et lui lança un sourire amoureux.

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